Quels piliers pour une entreprise qui réussit ? Réponse de Étienne Van De Kerckhove
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Comment réussir une entreprise que l’on est sur le point de lancer ? Pourquoi ça marche pour certains et pas pour d’autres ? Quels sont les piliers d’une entreprise qui réussit ? Dans cette interview, Étienne Van De Kerckhove, multi-entrepreneur, formateur de dirigeants, nous livre les secrets.
30 ans d’entrepreneuriat
Étienne est entrepreneur depuis plus de 30 ans. Il a créé sa première boîte en sortant de l’univ, la fac, qu’il a vendu une douzaine d’années plus tard. Une autre entreprise qu’il a vendu était devenue numéro 1 mondial dans son secteur et il l’a vendu à Canon, un japonais bien connu.
Et depuis quelques années, j’ai une troisième boîte qui fait des formations à de très grands groupes. C’est là d’ailleurs qu’on s’est rencontré avec Sandra.
À côté de ça, je suis aussi Président de Conseil, Administrateur indépendant de 8 groupes, essentiellement des groupes familiaux ou des groupes détenus par des investisseurs financiers.
Donc ça fait beaucoup de choses.
Quel est ton plus grand succès ?
C’est quoi mon plus grand succès ? Je trouve que ce n’est même pas professionnellement. Mon plus grand succès, c’est qu’en plus d’avoir fait tout ça, j’ai une famille incroyable. On sentant tous très bien. Et on s’appelle Les Super Huit. Ma femme et moi, on est marié depuis 31 ans depuis le 17 septembre, que l’on a fêté il y a trois jours.
On a 3 garçons et 3 belles-filles incroyables. Donc on fait une famille super, super heureuse.
Question de Sandra : Joyeux anniversaire à vous deux. Mon blog parle notamment de liberté financière, mon objectif étant de l’atteindre.
Quelle est ta définition de la liberté financière ?
Pour moi, c’est essentiellement arriver à vivre en ne faisant que sa passion, que ce qu’on aime, et en n’ayant pas besoin de travailler. Et sans dépendre de personnes. Ça, c’est important parce qu’évidemment, si on dépend d’autres gens, on n’est pas vraiment libre.
Question de Sandra : En en parlant autour de moi, je me rends compte que j’ai pas beaucoup d’amis ou même de collègues qui n’ont pas vraiment de passion ou qui ne savent pas la définir. Ils ont un travail classique, ça ne les dérange pas forcément. Quels seraient les arguments que tu pourrais leur dire pour leur dire que c’est important d’atteindre la liberté financière.
Réponse de Étienne : Il est certain que quand on est passionné, on ne voit pas le temps passé. Et donc il y a plein de choses qui sont liées à la passion. Aimer ce qu’on fait et faire ce qu’on aime, c’est avant tout ce qu’on fait le mieux.
Chaque fois qu’on est connecté à sa passion, on rayonne beaucoup plus. On dégage beaucoup plus énergie. Les gens se connectent beaucoup plus facilement et on arrive à faire des business dans des choses qu’on n’imaginait pas possible, juste parce qu’en fait, on est tellement dans l’intensité.
Faire un travail avec passion
On apporte quelque chose aux gens qui ont besoin de ça. Donc tous les autres qu’on prennent pas. Aujourd’hui, je prends ce qu’on fait à Es Sense. J’ai, pendant 25 ans, été à la tête de boîtes. À la fin, c’était un peu corporate. Tu vois l’image corporate, un peu sérieux, un peu tout ça. Et puis après de me retrouver à faire des grandes formations et sur scène, et tu vois tout ce qu’on fait avec l’énergie qu’on dégage, il y a des gens qui me prennent pour un fou.
Tous ceux qui m’ont connu il y a 5, 10, 15, 20 ans se disent « qui c’est cet extraterrestre? Qu’est ce qu’il fait là fait? »
Je me rends compte que j’adore ce ce que je fais. J’adore transmettre toute cette intensité là, l’entrepreneuriat. Quelque part, c’est tellement passionnant. C’est tellement passionné qu’évidemment, on attire finalement beaucoup de monde dans ces salles.
Je crois que quand on est dans la passion, moi, je croyais pas qu’un jour, j’irais sur scène pour ce genre de choses. Aujourd’hui, j’adore ça. Et les gens adorent. Donc la passion, c’est le début de tout.
Ça commence avec une passion
Question de Sandra : Donc il faut commencer par trouver sa passion avant de passer au niveau supérieur ?
Réponse de Étienne : Mais oui ! En fait, la passion, ça ne suffit pas, mais il en faut.
Tous ceux qui sont devenus des entrepreneurs brillants qui ont réussi des choses extraordinaires, ils l’ont vraiment fait par passion.
Je ne connais aucun entrepreneur qui ait réussi par calcul.
Ils ont réussi par passion.
Après le vrai point derrière, c’est comment est ce qu’on canalise cette passion vers des résultats ?
Et ça, c’est le deuxième volet. Une fois qu’on a un truc avec une passion, ça peut être de l’art, ça peut être du business, ça peut être n’importe quoi, du dessin, de la chanson, de l’architecture, dentiste ou boucherie, une fois qu’on est là dedans, on aime ça. La question après, c’est
« Comment est ce qu’on en fait un vrai business qui atteint la liberté financière ?«
Et là, il y a certainement une forme de savoir faire des méthodes à appliquer. Et c’est ce qu’on essaie de d’amener dans la formation : Quelles sont les méthodes pour y arriver ? Parce qu’il ne suffit pas d’avoir la passion, mais sans ça, on pourra avoir toutes les méthodes du monde, ça ne marchera pas non plus.
Gérer des entreprises versus gérer ses finances personnelles
Question de Sandra : Tu gères plusieurs entreprises qui font des millions. En terme de finances personnelles, est ce que tu gères les 2 de la même façon ? Ou est ce qu’il y a des concepts différents ?
Réponse de Étienne : Je crois que j’ai toujours géré à l’intuition.
Mais en fait cette intuition, je parlais de méthode juste avant, cette intuition, je pense qu’elle repose quand même sur des fondements que j’ai sans doute toujours respecté. Et la seule fois de ma vie ou je ne l’ai pas fait, ça m’a coûté cher.
Les fondements, ça a toujours été, j’ai quelque part en moi la peur de perdre. La peur de manquer. Je ne suis sans doute pas le seul. Même même ceux qui n’ont pas encore accumulé peuvent peut être déjà ressentir la peur de manquer.
La de manquer à la fin du mois, la peur de ne pas pouvoir assumer. J’ai toujours eu ça en moi.
Et donc, dès le premier jour où j’ai commencé à facturer les clients, le premier mois déjà, j’étais en train d’épargner comme un petit écureuil, une partie de ça, en disant « On ne sait jamais ».
J’ai toujours gardé ça. J’ai toujours gardé ce côté, un peu à cumuler. Contrairement à ce que peut être, on a comme image de moi, moi, je n’aime pas les risques.
L’aversion du risque
Ok, j’ai créé plusieurs boîtes. J’ai fait pas mal d’aventures, mais je n’aime pas les risques. Et donc je fais tout pour limiter les risques. Limiter les mises de fond, limiter l’argent qu’il faut mettre.
Si possible, sans argent, c’est mieux. Je l’ai fait plusieurs fois. Donc c’est possible aussi.
Comment est ce que je peux faire pour prendre moins de risque ? Comment je peux faire pour mettre moins d’argent et en garder plus ?
Et là aussi, c’est une méthode. C’est vrai que c’est intuitif chez moi parce que ça vient d’un fond qui est cette peur de perdre.
Mais avec cette peur de perdre, j’en ai fait quelque chose qui est en fait une méthode certainement efficace d’épargner, de ne pas trop risquer, de mettre le moins d’argent possible.
La seule fois que j’ai fait une entorse à ça, ça m’a coûté 1 000 000. Et c’est bon parce que j’aurais pu éviter ça largement.
« L’aversion »Stick to the Method »
Et donc ça m’apprend qu’il n’y a rien à faire : « Stick to the Method ».
Une fois qu’on le sent, il faut le faire comme ça.
Alors dans le business comme dans la vie privé, oui, je vois aujourd’hui mes enfants qui appliquent la même chose année : aller le plus possible vers ce qu’ils aiment.
Déjà avoir des réflexes de l’épargne : j’achète mon appart’ ou ma maison, des choses de ce style. Et en même temps, je tente l’entrepreneuriat. Je tente des aventures avec des amis. J’essaye, je crée quelque chose, mais avec peu de moyens. Et puis voir derrière comment on peut venir. On peut arriver.
Gérer des entreprises versus gérer ses finances personnelles
Question de Sandra : D’accord, première étape épargnée pour prendre des risques ou pas si on a une aversion au risque ?
Réponse de Étienne : En tout cas, dans mon tempérament, je ne dis pas que j’ai raison de ce moto. Je ne dis pas que j’ai raison, en tout cas, dans mon tempérament, il est certain, quand je me sens rassuré, je suis beaucoup plus efficace. Et en réalité, j’ose plus. Quand je dis j’ose plus, c’est pas forcément jeter l’argent par les fenêtres. J’ose faire plus de choses ou je m’expose plus.
Je suis plus rassuré. Ça me donne confiance en moi.
Et si j’étais dos au mur, ça n’irait pas du tout. Tout le monde n’est pas comme ça.
Il y a des gens qui ont besoin exactement de l’inverse. Et je me suis toujours associé avec des gens qui sont exactement l’inverse, qui n’ont absolument pas ça, qui ont peur de rien.
Ils rebondissent quand ils prennent le mur et eux, c’est ça qu’ils ont besoin.
Mon associé actuel, Pierre, c’est exactement ça. Il le définit lui même. C’est quand il est dos au mur qu’il est le plus efficace. Et moi ça, ça me paralyse. Et c’est très intéressant, parce que je suis un grand apôtre de l’association, j’ai toujours été associé dans mes aventures entrepreneuriales.
J’ai toujours été associé avec des gens comme ça, qui n’ont peur de rien qui foncent, qui réfléchissent qu’à moitié. Ça ne veut pas dire qu’ils sont c*ns, évidemment. Mais que c’est très à l’instinct, à l’instinct, à l’instinct. Et cette force là, j’essaie toujours de bien la canaliser, d’avoir des objectifs et d’y arriver.
Et cette association, cette alliance est magique.
Les dirigeants d’entreprises ont-ils tous les bonnes croyances face à l’argent ?
Question de Sandra : On a plusieurs forces différentes. On puisse nos énergies à différents endroits. Là, c’est la peur de manquer qui t’a fait épargner et puis arrivé là où tu es es aujourd’hui. Depuis un an, je travaille sur ce concept de liberté financière : comment l’atteindre ?
J’ai découvert que le mindset, ou l’état d’esprit, était très important à la base, même en fait, d’avoir les bonnes croyances pour pouvoir avancer et être libre.
Est-ce que les entrepreneurs que tu as accompagnés ou les mêmes les grandes entreprises ont toujours ce bon état d’esprit à la base ?
Réponse de Étienne : Tous sûrement pas.
Et c’est un vrai questionnement à chaque fois. C’est de trouver, tous ont des forces, évidemment dans leur personnalité, dans leur histoire, c’est évident. Mais ça ne suffit pas toujours. Et donc d’essayer d’aller voir qu’est ce qui manque.
Le monde des croyances…
Aux « Clés du Succès » que tu connais, qui est un événement qui vise essentiellement à former des gens à ces 15 clés du succès, il y a un vrai trépied du succès.
Et le trépied, c’est à la fois le monde des croyances, en quoi on croit, comment on croit que fonctionnent les choses. C’est quoi notre vision du monde, les valeurs, les principes fondamentaux dont on est pétri au point de prendre tout ça pour vrai. Alors qu’il y a d’autres gens qui croient d’autres choses et qui fonctionnent différemment.
Donc ça, c’est toutes les croyances.
Il y a après tout ce qui est émotion. Comme on sent. Si on ne le sent pas littéralement, si on ne le sent pas, si on n’y croit pas ça, c’est le premier volet, si on le sent pas, c’est pas génial pour réussir. Les gens qui sont paralysés par la trouille, c’est pas simple de réussir et d’être entrepreneur.
Donc, qu’est ce qui, à ce niveau là ? Et puis derrière, évidemment les bonnes méthodes, les stratégies, les tactiques, la réflexion, et c’est sur ces 3 trépieds-là qu’on va pouvoir bâtir une entreprise et faire du succès.
Tous, on a des moments où on est un peu faible sur certains pieds, il faut avoir 3 pieds solides.
Combiner aux bonnes méthodes
Quand je vois des patrons qui croient durs comme fer, ils sentent à mort mais qui n’ont pas les bonnes méthodes, c’est là qu’il faut travailler.
Il y en a qui ont tout compris. Ils sortent de l’université. Ils ont tout compris, ils connaissent les méthodes. Par contre, ils n’ont pas de passion. Ils se cherchent. Il n’y a pas non plus de jus et pas de résultats.
En permanence, c’est : Où est le problème ? S’ils sont paralysés par la peur, c’est la peur de quoi ? C’est quoi le problème ?
Alors que d’un autre côté, ils y croient, ils croient qu’ils ont le bon produit. Ils croient qu’ils ont le bon service. Ils croient qu’il y a un marché. Ils ont de bonnes tactiques mais fondamentalement, ils ont peur d’y aller. Et c’est lié à quoi ? Et c’est là qu’il faut travailler.
Donc c’est toujours un mélange de mentoring, à travailler sur la structure, la stratégie, etc, et de coaching à travailler sur la personne.
C’est ce qu’on fait d’ailleurs Aux clés du succès. C’est ce qu’on fait quand on travaille avec un patron en 1 to 1. C’est ce côté : « développement personnel = développement business », même combat.
Et si on veut transformer son business, il faut se transformer. Il faut se transformer soi-même pour réussir dans le business. Et donc c’est aller chercher ce que c’est et accepter d’ouvrir ça.
Quel unique conseil pour tes enfants ?
Question de Sandra : Et alors ma dernière question c’est : si tu pouvais ne donner qu’à tes enfants un unique conseil, que soit financier ou personnel, quel serait il ?
Réponse de Étienne : Je crois que très logiquement, ce serait « faites ce que vous aimez et faites-le à fond. »
Et puis derrière, sans doute, entourez vous de personnes qui vous aiment et qui aiment ce que vous faites. Et puis allez-y.
Bien entendu, je dis ça avec le présupposé comme d’une bonne formation aussi. Donc moi, j’ai tout fait pour mes enfants pour qu’ils aient d’excellentes formations. Ils ont tous fait « l’unif » et en sachant que ce n’est pas du tout suffisant. Mais que c’est une base indispensable, je pense, pour pouvoir avoir déjà en eux un équilibre et de ne pas dépendre de personnes.
La structure, ils l’ont, donc ce qu’il faut développer, c’est la patience. C’est faire à fond ce qu’on aime, s’entourer de bonnes personnes.
Sandra : Parfait, merci beaucoup pour ces précieux conseils et pour pour ton temps.
Étienne : Merci. J’espère qu’on se verra tous et souvent aux Clés du Succès.
Merci pour cette interview et ces conseils précieux 🙂 ça me permet de mettre à plat mon projet =
– la passion : Ok
– la méthode : Ok
– l’intuition : Ok
– Les croyances : en cours ^^
Je crois en effet dur comme fer que tout est possible, quand on le fait par passion, mais en combinant le développement de soi, et le développement de son projet 🙂
Bravo pour les 3 premiers piliers qui sont déjà en phase. Pour les croyances, tu pourras suivre mon blog au fur et à mesure, c’est mon sujet préféré 🙂