La stratégie des jarres pour devenir libre financièrement

Et oui, cela fait maintenant 1 an que j’ai mis en place la stratégie des jarres pour mes revenus, comme le recommande le maître de la liberté financière T. Harv Eker.

Profitons-en donc pour faire le bilan :

M’a t’elle été utile ? A t’elle changé mes habitudes ? M’a t’elle apporté quelque chose ? Où en suis-je aujourd’hui ? Ai-je craqué ?

1. Money money money

Il y a 1 an, nous avons pris une décision avec mon compagnon, ou plutôt 2 grandes décisions. Nous avons décidé d’unir nos revenus et, afin d’accéder à la liberté financière, nous avons décidé de mettre en place une stratégie… financière.

Mais avant, nous n’avons pas perdu le nord et avons appliqué ce 1er conseil : AVANT de créer un compte commun avec votre homme (ou femme) de votre vie, il est important d’aborder le sujet Finances.

Tabou, sujet délicat, mais étape indispensable. En effet, si vous me lisez régulièrement, vous le savez, tout est une question de mindset, d’état d’esprit. Comme on n’a pas tous la même histoire, ni la même relation avec l’argent, dans le meilleur des cas, vous êtes tous les 2 alignés. Dans le pire des cas, vous êtes aux antipodes et de nombreux conflits sont à prévoir. Du simple « oui, mais toi tu as dépensé plus que moi ce jour-là » aux menaces de la manipulation, cela peut devenir ingérable.

Bref, communiquez AVANT de mettre vos revenus en commun et/ou de vous installer ensemble. Cela est encore plus valable si l’écart entre vos revenus est important.

Alors, définissez bien d’abord : qui paie quoi, qui met combien, sur quels comptes, quel montant vous gardez pour vous, etc.

C’est d’ailleurs ce que nous avons fait avec mon chéri, AVANT d’unir nos forces finances 😉

Et c’est aussi ce que nous continuons de faire dès qu’une rentrée d’argent, si elle est exceptionnelle, arrive 🙂

1.1 le contexte

Donc, il y a un an nous avons pris cette décision.

J’étais en congé sabbatique et donc plus de revenus fixes, mais je m’apprêtais à lancer ma micro-entreprise. A ce moment-là, lui quittait son entreprise.

Implicitement, il n’y avait donc plus de revenus stables et récurrents sur lesquels compter. Ou plutôt nos revenus allaient dépendre uniquement de mes résultats (la pression !).

C’est aussi à ce moment-là que l’on a décidé de changer de vie. Ou plutôt, on avait déjà décidé de changer de vie, mais c’est à ce moment-là que, concrètement, tout s’est réalisé.

En effet, nous nous sommes envolés pour… le Canada !

1.2 La stratégie des jarres ou comment répartir ses dépenses

Pour notre départ au Canada, on a décidé de commencer par un road trip d’Est en Ouest et de le financer avec nos économies. Mais on a quand même appliqué cette stratégie pendant le roadtrip.

Suivant cette stratégie de T. Harv Eker, dans son livre « Les secrets d’un esprit millionnaire », voici la façon suivante dont se répartiraient nos revenus :

10% pour la liberté financière : la fameuse rémunération de l’adage « se payer en 1er » et jarre dans laquelle on ne pioche jamais.

55% consacrés aux dépenses nécessaires : logement, nourriture, etc.

10% consacrés aux loisirs, plaisirs, pour éviter les frustrations et les « mais, on ne vit plus ! »

10% pour le long terme : vacances mais aussi impôts (à cette époque, on n’avait encore du mal à estimer l’impact de l’année blanche pour nos impôts)

10% liés à l’éducation : séminaires, livres, conférences, formations, etc. Tout se qui permet de s’éduquer, de se former.

5% pour donner, aussi appelé compte « charité« .

Cette stratégie est aussi appliquée pour les revenus de ma micro entreprise.

Par ailleurs, étant propriétaire de mon logement, j’ai loué mon appartement, créant ainsi mon 1er business passif. Ces loyers ont permis de couvrir mon emprunt et les frais liés à l’appartement. C’est pourquoi j’ai décidé de ne pas y appliquer la Stratégie des Jarres.

Nous voici donc bien rodés, tous les 2 au fait et alignés sur la façon dont on gère nos finances.

C’est plus simple et ça évite les discussions sans fin.

2. On a changé notre façon de penser

Mine de rien, sur le moment, on ne s’est pas rendu compte à quel point cette stratégie allait changer la façon dont on dépensait notre argent. Encore moins à la façon dont on pensait « Argent ».

En effet, dans notre ancienne vie « bobo » parisienne, la jarre « Loisirs/Plaisirs » atteignait… 55%. Alors réduire cette part à 10%, forcément, ça pique !

Ce calcul de 55% est basé sur une année « charnière », l’année 2016, avec notamment 4 grands voyages (Philippines, Russie, Malaisie, New York). Cependant, à année exceptionnelle, dépenses exceptionnelles, on ne compte pas. (Enfin, telle était ma philosophie, alors que je fêtais mes 35 ans.)

Alors, même si partir en roadtrip pour 4 mois permettait d’éliminer la plupart des frustrations, en se sentant en vacances tout le temps, les bières bien fraîches sur une belle terrasse de Montréal nous ont manquées 😉

Ainsi, n’étant pas frugal à l’origine, respecter cette stratégie a eu son lot de frustrations. Mais, déterminée plus que jamais à atteindre mon objectif financier (la liberté financière), j’ai tenu bon. Et mon chéri aussi, par la même occasion.

Il a fallu pour cela switcher notre cerveau et le câbler sur un autre réseau. Vérifier que les besoins n’étaient pas des envies, valider chaque dépense, cocher la case associée, regarder ses comptes régulièrement quotidiennement et vérifier que rien ne va de travers.

Changement de mentalité, changer son mindset, son état d’esprit, ce fût une étape indispensable, pour moi, pour nous. Mais je constate qu’elle est nécessaire pour la plupart des gens qui souhaitent commencer à épargner, qui s’intéressent à leurs finances.

C’est un parcours du combattant, mais nous avons réussi. Aujourd’hui, on est frugal et on assume 😉

changer sa façon de penser et dépenser

3. On a changé notre façon de dépenser

Passer de 55% de plaisir à 10%, ce fût une torture. Bon, j’exagère.

Cependant, l’un des avantages de cette stratégie est qu’elle prend en compte tous les aspects de la « vraie » vie :

Les frais qui permettent de (sur)vivre, les dépenses pour s’éduquer, les frais à anticiper et les dépenses pour se faire plaisir.

Alors on y a pris goût, on s’est adapté au fil du temps.

Et le mode de vie « roadtrip en van », c’est rigolo. Votre voiture devient votre maison. Et pour le coup, vous vous sentez libre ! Nous devions rouler pendant 4 mois, le temps de la traversée du Canada d’Est en Ouest.

Mais les conditions climatiques ont eu raison de nos plans. Après 2 mois, direction Vancouver, sans passer par les cases « Parc National ». Mais finalement, on est content de se dire que l’on va enfin découvrir cette ville que l’on nous a beaucoup « vendue ».

Alors, c’est sûr, Vancouver, l’été c’est sympa. Mais arrivé en novembre, ça n’est pas la même ambiance. En plus de la pluie à volonté, la ville est chère (pire qu’à Paris) et les loyers exorbitants. On décide quand même d’y rester pour les 6 semaines à venir, le temps de reprendre notre vol pour Paris.

3.1 Jusqu’à dormir dans la voiture !

Nous avons aussi pris une autre décision, plus radicale :

– pour économiser un loyer,

– pour ne pas avoir à piocher dans nos économies pour les 6 semaines de « non roadtrip »,

– et s’épargner toutes les difficultés de recherche d’un logement décent à un prix exorbitant pour une si courte durée…

On va dormir habiter dans notre voiture !

La Van Life pour voyager en mode frugal
En mode frugal : dormir dans un van, même lorsque le roadtrip est fini !

En road trip, avoir sa voiture comme maison, c’est sympa, mais y vivre réellement 24h/24, en plein mois de novembre, c’est tout de suite moins marrant.

Heureusement au Canada, il y a beaucoup de centres communautaires, accès gratuit et qui vous facilitent la vie (douches, bibliothèque, piscine, etc.).

3.2 Jusqu’où êtes-vous prêt à aller pour atteindre la liberté financière ?

Le film Playing with FIRE a comme sous-titre : « Jusqu’où êtes-vous prêt à aller pour la liberté financière ? » :

Maintenant, je connais ma réponse : je suis prête à dormir dans une voiture pour économiser quelques 1500$ et ne dépenser que le strict minimum des revenus gagnés !

Car la bonne nouvelle, c’est qu’à Vancouver, si vous voulez vraiment travailler, alors vous trouverez un job sans problème. Cela a été le cas pour mon homme qui a trouvé et commencé un nouveau travail une semaine après notre arrivée.

Bien nous en a pris. Lors de notre retour à Vancouver en février dernier, tout ce que l’on avait gagné est parti en fumée (enfin dans les loyers et les cautions).

Alors 2 leçons à retenir, pour ceux qui recherche la liberté financière, ou même simplement à économiser un minimum :

  1. Il est nécessaire d’avoir des objectifs financiers clairs et précis AVANT de mettre en place un quelconque budget ou stratégie financière. Sans ça, vous risquez de craquer en chemin. Pour ma part, sans cette volonté d’épargner au maximum, j’aurais pris un hôtel sans me poser de questions, au lieu de dormir dans une voiture.
  2. Faire passer ses objectifs financiers long terme avant ceux du court terme. Tout au long du road trip, et même pendant les 6 semaines à Vancouver, nous aurions « largement » pu dépenser toutes nos économies et nos revenus et nous faire plaisir. Mais l’on s’est bien rendu compte que ces dépenses « futiles » nous auraient apportées une satisfaction immédiate, mais sans ROI (Retour sur Investissement). Trois mois après, on était content d’avoir su gérer les priorités et pouvoir payer les cautions et 2 mois de loyer, pour obtenir un vrai logement, cette fois-ci 🙂

4. On a aussi triché…

Mais oui, on a un peu triché aussi, il y a un mois de cela.

Non, on n’a pas pioché dans nos économies… mais on a anticipé un peu l’avenir. 

En effet, avant de repartir sur la route pour 2 semaines, il fallait passer par la case garage pour s’assurer que la voiture était en bon état.

Merci la jarre « Long terme » 🙂 Avec ses 500 et quelques dollars dedans, on pensait que cela serait suffisant.

Malheureusement il nous faudra débourser plus, pour aussi prendre en compte les imprévus (crevaison).

La Jarre Long Terme pour parer aux imprévus
La jarre Long Terme, pratique pour parer aux imprévus de la vie

Alors on a réfléchi. Comment faire pour payer de suite les réparations et les pneus neufs ?

La solution a été de tricher… Pour trouver l’argent manquant, on a puisé dans nos autres jarres qui, elles, étaient bien pleines : chacune contenant plus de 500$.

Je dis que l’on a triché car, pour ceux qui ne connaissent pas cette stratégie, elle précise que l’on ne doit jamais, jamais, jamais toucher à la jarre « Liberté financière ».

Alors pourquoi l’a t’on fait ?

  1. Parce qu’à ce moment-là, notre fond de précaution n’était pas encore constitué.
  2. Notre sécurité était (presque) en danger. A priori, on aurait pu continuer à rouler avec une galette car, d’après les garagistes, techniquement, il n’y a aucune limite de kilométrage. Mais nous avons préféré opter pour de vrais pneus.

5. … Parce qu’on avait le bon état d’esprit !

Que vient faire le mindset, l’état d’esprit, dans cette histoire ?

Et bien, si l’on a pioché dans les jarres, c’est que l’on savait que l’on allait pouvoir les renflouer de suite après, du même montant !

Coup de chance, hasard, loi de l’attraction ? Toujours est-il que des rentrées d’argent imprévues ont commencé à arriver dans cette même période !

C’est ainsi que j’en ai conclu, qu’effectivement, une fois que l’on a le bon état d’esprit et que l’on prend ses finances en main, alors oui, l’argent commence à affluer !

Il nous aura fallu presque 1 année pour changer notre façon de penser et de dépenser. Nous avons créé et respecté notre budget et notre stratégie financière et avons adopté les bons réflexes.

On a remplacé nos mauvaises croyances par des bonnes et à force de rabâcher la même chose, nous nous sommes nous-mêmes convaincus que : non, l’argent n’est pas sale, il ne rend pas égoïste; que oui, il est utile, que l’on en a besoin pour réaliser nos rêves les plus fous et même ceux qui ne le sont pas d’ailleurs !

6. On a ajusté nos budget et stratégie

Après cette année de découverte, de mise en pratique d’un budget et d’une stratégie financière, on peut à présent ajuster ceux-ci.

Par exemple :

  • Création d’un fond d’urgence, aussi appelé « fond de précaution« , qui permet de ne pas piocher dans les jarres « interdites » en cas de besoin.
  • Suppression du compte charité… Mais sans oublier le principe du « savoir donner et savoir recevoir ». Notre partie nécessité représente plus que les 55% dédiés dans la stratégie (je confirme : Vancouver est cher). Nous avons donc augmenté ce ratio en rognant sur la partie charité. Mais l’on donne toujours en faisant du bénévolat 1 fois par semaine pour une association francophone qui aide les plus démunis.
  • Et également, augmentation du ratio pour la jarre « Long terme » pour avoir un budget réaliste. En effet, en tant que micro-entreprise, la cotisation à l’URSAFF représente, à elle seule, 22%. Les 10% prévus sont clairement insuffisants. Afin de pouvoir y parer, il faut augmenter ce ratio.

C’est la magie d’un budget et d’une stratégie financière : ceux-ci sont flexibles, ils ne sont pas figés dans le marbre. Ils s’adaptent à notre vie, quand ils sont bien faits. Ce n’est pas à nous de nous adapter à eux 🙂 C’est pourquoi il est important de les construire de façon à ce qu’ils soient réalistes.

Ce qu’il faut retenir pour une mise en place d’une stratégie réussie

C’est finalement le journal d’une année de ma vie que je raconte ici, sans que je l’ai vraiment prévu. Mais après tout, c’était bien l’origine de ce blog : tenir un tableau de bord pour être sûr de ne pas décrocher de mon objectif ultime : la liberté financière.

Le bilan : 1 an après la mise en place de cette stratégie, je me rends compte qu’elle nous a sauvés plusieurs fois. Sans avoir adopter ces réflexes de répartition de l’argent, nous n’aurions jamais mis de côté pour les réparations de la voiture. Nous n’aurions pas pu avancer 2 mois de loyers et 1 caution avec l’argent que rapportait ma micro entreprise. Le côté frugal nous a donc bien aidé aussi.

Le futur : mieux encore, cette stratégie nous a préparés pour l’avenir. En revoyant notre façon de penser et de dépenser, on est prêt pour économiser, épargner, investir et s’enrichir !

Enfin, je réalise que c’est finalement ma propre stratégie que j’ai développée et mise en place au fur et à mesure. Répartition des revenus en différentes jarres, maximiser son taux d’épargne, comme le recommande la communauté FIRE (Financièrement Indépendant, Retraite Anticipée), frugalité : un mix de tous ces concepts nous a permis de développer notre propre façon de dépenser et d’avoir un bon rapport avec l’argent.

==> Car c’est finalement tout ce qui compte : avoir une stratégie qui nous correspond et un état d’esprit qui ne limite pas les résultats que l’on aimerait avoir.

 Je suis curieuse de savoir où vous en êtes.

Avez-vous mis en place une stratégie financière ? Le cas échéant, êtes-vous satisfait de ses résultats ?

Sinon, qu’est-ce qui vous retient d’en mettre une en place ?

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