Quelle est l’histoire de La Bourse ? La Bourse pour les débutants
Vous avez envie de savoir comment fonctionne la Bourse ? Vous avez raison. Avant de continuer notre conquête des marchés financiers, il est utile de mieux comprendre l’histoire de la Bourse et son fonctionnement afin de mieux appréhender les tenants et aboutissants.
Focus sur son histoire et son fonctionnement que j’ai découvert grâce au livre « La Bourse – comprendre, décrypter, investir » de Eric Tréguier et que je vous recommande fortement car tout y est très bien expliqué.
L’Histoire de la Bourse
Pourquoi c’est important de connaître l’histoire le Bourse ?
En connaissant les origines, le contexte, il est plus facile de comprendre le pourquoi certaines choses fonctionnent de telle façon. C’est pourquoi, même si l’Histoire de la Bourse ne t’intéresse pas, tu pourras comprendre l’évolution et pourquoi, à des moments ou d’autres, il est intéressant d’investir dans des actions ou des obligations.
La Naissance de la Bourse
Le nom de la Bourse vient du nom de la famille Van der Buerse, qui avait de nombreuses affaires à Bruges, en Belgique. C’est devant l’une de leurs maisons que les commerçants et négociants avaient pris pour habitude de se rassembler. Ils y nouaient des alliances et tentaient d’obtenir leurs premiers financements. On est alors au 14ème siècle !
Au 17ème siècle, alors que la Hollande est un pays riche, ses commerçants sont les plus grands de l’Europe et qu’elle dispose de la plus grande flotte du monde, elle décide de créer la plus grande entreprise : la Compagnie des Indes Orientales (CIO). Celle-ci naît en 1602 grâce à l’émission et à la vente d’actions auprès du public, ce qui est une première.
La Compagnie des Indes Orientales a des navires dans les mers d’Asie. Ceux-ci rapporteront des tonnes d’épices différentes de cette région qu’elle ré-exportera ensuite dans les autres pays d’Europe. Cette entreprise connaîtra un énorme succès que tous les autres pays d’Europe envieront et tenteront de copier.
Entre temps, la Bourse se voit attribuer un bâtiment. Il est situé en face de la CIO. À cette époque, la Bourse était ouverte 2 heures par jour pendant lesquelles c’était déjà l’euphorie. En plus des actions de la CIO, des matières premières y sont échangées.
La Bourse à l’échelle mondiale
À Paris, la première Bourse réglementée date de 1639. Elle déménagea plusieurs fois pour s’installer définitivement au palais Brogniart en 1826.
De l’autre côté de la Manche, à Londres, les échanges se font… dans les bars ! Puis en 1801, la Bourse s’installe à Capel Court.
À New York, la Bourse naît en 1792. Des courtiers se sont réunis dans une rue bordée par un haut mur donnant ainsi le nom de Wall Street à celle-ci.
Le rôle de la Bourse dans l’ère industrielle
Au 19ème siècle, la Bourse participe à la révolution industrielle en apportant de l’argent aux sociétés industrielles dont les finances ne se portent pas forcément très bien.
En effet, sans recours à la Bourse, les entreprises auraient dû passer par des crédits bancaires qui auraient été coûteux et plus difficiles à obtenir.
C’est l’industrie du chemin de fer qui profitera le plus de la Bourse dans la révolution industrielle permettant ainsi la modernisation.
En plus des sociétés qui bénéficient des avantages de la Bourse, des hommes feront fortune grâce à elle. C’est notamment le cas de Rockfeller, un américain qui régna sur le marché du pétrole, après avoir éliminé tous ces concurrents.
Le premier krach boursier : le jeudi noir de 1929
Après 2 années de croissance à plus de 27% en 1927 et 1928, la bourse de New York va perdre, un jeudi d’octobre 1929, 13% en une seule journée, tout cela à cause d’une rumeur !
Cette rumeur dit que les gros investisseurs américains ont revendu leurs titres de Bourse. Les autres investisseurs s’affolent et vendent leurs propres titres à perte. Les banques essayent tant bien que mal d’éviter la baisse fulgurante en achetant d’autres titres. Mais c’est trop tard. Ce jeudi-là, le Dow Jones, l’indice de la Bourse américaine, va perdre 13%, soit 12 millions de titres échangés, 3 fois plus que d’ordinaire.
Durant le weekend qui suit, les petits investisseurs se rendent compte que la situation est grave et ils envoient leurs ordres de vente qui arriveront le lundi à la Bourse.
Il y a tellement de titres vendus (à perte) que les systèmes bloquent ! 16 millions de titres auront été vendus pendant ce lundi.
C’est la panique dans la foule. Les gens qui croulent sous les dettes comprennent qu’ils ont tout perdu en ayant acheté des titres qui aujourd’hui ne valent plus rien. Ils vont se jeter des derniers étages des hôtels de Manhattan. Il y aura pendant cette semaine-là, plusieurs dizaines de suicides de ce genre.
Un impact sur l’économie mondiale
C’est le monde entier qui sera touché par cette crise de ce jeudi d’octobre 1929, qui sera surnommé le « Jeudi Noir« .
Il faudra 3 ans pour que la Bourse américaine reparte à la hausse, après avoir perdu jusqu’à 84% de sa valeur d’avant octobre 1929.
On connaît l’histoire, d’autres krachs boursiers suivront, dont celui de 1987, surnommé le lundi noir en référence au 1929, puis celui de 1997 liée à la crise asiatique cette fois-ci, et enfin, celui de 2001 appelé le krach des nouvelles technologies, dont les sociétés avaient été surévaluées et les résultats attendus trop faibles.
Le fonctionnement de la Bourse de Paris
Le fonctionnement jusqu’en 1987
Il y a encore 30 ans, la Bourse se tenait vraiment sur un parquet, d’où le surnom que vous avez peut-être déjà entendu, aussi appelé « floor » en anglais. La séance commençait à 12h30, se terminait à 14h30 et tout se faisait à la criée.
La Bourse de Paris était régie par la Compagnie des Agents de Change. Un quart des valeurs cotées sont passées en revue chaque jour, jusqu’à ce que son prix définitif soit fixé, une fois par jour, grâce à des échanges entre le coteur et les commis. Le tout se fait dans une cacophonie orchestrée par les agents de change qui tiennent les carnets de Bourses. C’est pourquoi ce sont eux les maîtres de la Bourse. Les commis passent les ordres pour le meilleur intérêt de leurs clients.
À noter que seules les plus grosses valeurs sont cotées 2 ou 3 fois par jour.
Ce fonctionnement était reconnu comme étant complexe, archaïque et surtout peu transparent car les clients n’étaient pas anonymes. Une grande réforme aura lieu en 1987.
L’automatisation de la Bourse en 1987
En 1987, la Bourse s’informatise. Seuls 2 marchés restent à la criée jusqu’en 1998.
Le 27 juillet 1998 le « parquet » ferme définitivement, après 2 siècles de criée.
La Bourse devient électronique avec un nouveau mode de fonctionnement : la Cotation en continu, issu du modèle Canadien et réputé pour être plus transparent. La Cotation en continu signifie que les titres ne sont plus cotés qu’une fois par jour, mais tout au long de la journée. Ceci est notamment possible grâce à l’informatisation.
Les différents noms de la Bourse de Paris
Les différents noms qu’a connus la Bourse de Paris sont révélateurs de son Histoire.
Lors du passage de l’automatisation de la bourse en 1988, la Commission des Agents de Change (la CAC) disparaît et devient une société commerciale non cotée : la Société des Bourses Françaises (SBF). Pour la petite histoire, le nom qui a été trouvé pour ce nouveau système de cotation en continu est le CAC, pour « Cotation Assistée en Continu« , rappelant donc l’abréviation en lien avec la commission des Agents de Change, du politiquement correct vis à vis des Agents de Change qui s’inquiétaient pour leur avenir.
En 1999, les 2 derniers marchés à la criée, le MATIF et le MONEP, fusionnent avec la Société des Bourses Françaises.
Puis en 2000, la Société des Bourses Française absorbe les Bourses de Lisbonne et d’Amsterdam devenant ainsi Euronext Paris.
En 2002, Euronext acquiert des parts de la Bourse de Londres et devient Euronext Liffe (London International Financial Futures and Options Exchange).
Enfin en 2007, c’est la Bourse de New York, la New York Stock Exchange (Nyse) qui absorbe Euronext Liffe, devenant ainsi Nyse Euronext.
Lors de cette fusion, tous les marchés financiers (premier marché, second marché et nouveau marché) sont regroupés sous Nyse Euronext. Leurs indices se sont réorganisés.
Les indices de la Bourse de Paris
Depuis 2007, c’est-à-dire depuis la création de Nyse Euronext, la Bourse a les indices suivants :
- Le plus connu : le CAC 40
- Le CAC Next 20 qui regroupent les 20 valeurs qui peuvent potentiellement rejoindre le CAC40.
- CAC Mid 100
- Le CAC Small 90
- CAC Mid&Small 190
- IT.CAC
- IT.CAC 20
- SBF80
- SBF120
- SBF250
Les principales Bourses mondiales
Grâce à la création de la cotation en continue, l’activité boursière ne s’arrête jamais. En effet, il existe environ 70 bourses indépendantes réparties dans le monde. Ainsi, grâce au décalage horaire, des échanges peuvent se faire tout au long de la nuit. Mais l’essentiel se fait quand même sur un petit nombre de places boursières. Il s’agit de celles des plus grandes puissances économiques :
- américaine
- japonaise
- britannique
- chinoise
- hongkongaise
- canadienne
- allemande
La tentation sur un marché surveillé
Des milliers de milliards d’actifs financiers qui s’échangent, des richesses amassées par des particuliers, un monde boursier facilement accessible, forcément, cela attire les foules.
Alors il y a le revers de la médaille. D’une part, cette épargne en mouvement perpétuel créé des déséquilibres ponctuels appelées des « bulles« .
D’autre part, la recherche de profit rapide engendre la spéculation quitte à ce que certains dépassent les limites de la légalité pour obtenir leur part du gâteau. On passe alors du côté de la fraude.
Des personnalités ont fait parlé d’elles par leurs arnaques et leurs dérives, certaines ont même eu le droit à un film Hollywoodien sur leurs histoires, comme Jordan Belfort dans « le loup de Wall Street« .
Pour éviter la fraude et empêcher les mafias d’utiliser la Bourse pour couvrir leurs activités illégales, des réglementations ont été mises en place par chaque Bourse. Des institutions sont chargées de faire la police et des autorités de contrôle sont créées : la SEC (Securities Exchanges Commission) aux USA et l’AMF (l’Autorité des Marchés Financiers) en France.
Le GAFI (groupe d’actions financières) créé par le G7 donne des recommandations pour lutter contre le blanchiment des capitaux et le terrorisme.
Cependant, des pays restent peu regardant. En respectant au minimum les normes, ils offrent aux capitaux étrangers des structures qui ne s’inquiètent pas de la provenance des fonds. C’est notamment le cas de certaines des îles des Caraïbes. Ces pays deviennent des paradis qui permet en plus d’échapper à toute fiscalité.
Mais au fait, à quoi sert la Bourse ?
On le voit, les entreprises, les pays et même des individus s’échangeant des milliards de titres chaque jour.
Mais au fond, on pourrait se demander, que vient-on faire là-dedans, nous, en tant que particulier avec peu ou pas d’argent pour investir ?
Ce qu’il faut comprendre c’est que les Bourses sont les poumons des économies, elles sont « au service des entreprises« .
En effet, en passant par la Bourse, une entreprise peut se financer via l’émission de titres. Cela signifie qu’elle peut investir dans de nouveaux équipements, dans la Recherche&Développement et rester constamment en compétition.
Sans la Bourse, elle devrait faire appel aux crédits bancaires, qui sont plus difficiles à obtenir. Ainsi, la Bourse est un moyen simple et peu coûteux pour lui permettre d’obtenir de l’argent.
2 façons, pour les entreprises, d’obtenir de l’argent
Via la Bourse, l’entreprise dispose de 2 façons de lever des fonds.
La 1ère façon est de céder une partie du pouvoir de décision. les entreprises n’ont rien à rembourser et en contrepartie, les investisseurs, qui ont placé leur épargne dans ces entreprises via la Bourse, ont leur mot à dire, notamment sur la gestion de ces entreprises dans lesquelles elles ont investies.
Cela se fait par l’émission d’actions. Les investisseurs deviennent en partie propriétaires de l’entreprise
La 2ème façon se fait par l’émission d’obligations. Dans ce cas, l’investisseur n’a pas son mot à dire. En fait, il prête simplement de l’argent à l’entreprise. Cette dernière a donc une dette à rembourser, ce qui impact aussi ses comptes. Mais même ce remboursement est toujours plus intéressant et moins difficile à obtenir qu’un crédit bancaire classique. Et surtout, il permet de récolter beaucoup plus de fonds.
Les Différentes catégories d’investisseurs
Les investisseurs qui injectent dans la Bourse leurs capitaux sont regroupés en plusieurs catégories. Chaque catégorie a des caractéristiques et des objectifs différents :
- Fonds d’investissements
- Banques et compagnies d’assurances
- Fonds de pension
- Hedge funds, ou fonds alternatifs en français
- Et enfin les particuliers.
On pourra voir ultérieurement les différentes caractéristiques de ces investisseurs.
Les actions et les obligations pour lever des fonds
On l’a vu, la Bourse permet d’aider les entreprises à se financer de 2 façons :
Soit elle cède une partie de leur capital via l’émission d’actions, soit elle emprunte des fonds grâces aux obligations.
Pour un investisseur, les actions sont dites plus risquées car les entreprises peuvent faire faillite.
Mais les obligations comportent aussi des risques lorsqu’elles ne sont pas achetées lors de leur émission et/ ou lorsqu’elles ne sont pas conservées pendant toute la durée de leur vie par le porteur.
En effet, pour une obligation, son revenu est connu et la date de remboursement également, d’où la notion de risque qui disparait. Mais tout au long de sa vie, l’obligation est sensible à l’environnement du marché, à ses fluctuations et il est donc possible qu’elle perde de la valeur. Il vaut donc mieux se renseigner si vous souhaitez obtenir le remboursement avant la date prévue.
Il existe plusieurs types d’actions et d’obligation, chacune avec leurs particularités.
La multiplication des titres : des hybrides aux certificats en passant par les ETF
L’obligation, même si c’est une dette pour l’entreprise, est quand même un bon moyen d’obtenir des financement tout en limitant le pouvoir des investisseurs. Ainsi, les obligations ont été développées sous différentes formes afin de répondre à tous les besoins.
Ceux-ci s’appellent : titres hybrides, SICAV, FCP, trackers, warrants et certificats, chacun avec leurs particularités.
Les trackers, warrants et certificats
Ces produits sont nés dans les années 90.
Leur objectif est de répliquer ou amplifier les mouvements d’un titre, d’un indice, d’une matière première ou d’une devise.
Les plus connus sont les trackers. Ils sont faciles à acheter et coûtent moins chers que les autres titres.
L’indice, un baromètre qui donne le ton
Un indice boursier sert à mesurer l’évolution des cours de valeurs cotées. Il s’agit généralement d’un échantillon de valeurs représentatives de cette Bourse.
Mais c’est aussi, et surtout, un baromètre qui permet de connaître le moral des investisseurs quant à l’évolution de la conjoncture économique.
Il y a 2 façons de calculer un indice :
- Faire la moyenne des cours des valeurs qui le composent.
- Faire la moyenne pondérée des valeurs. C’est la méthode la plus répondue car elle prend en compte le poids des entreprises.
Pour la Bourse française, c’est le CAC40 l’indice le plus connu. Il est né le 31 décembre 1987 avec la base de 1000. Aujourd’hui, sa capitalisation boursière, c’est-à-dire le nombre d’actions multiplié par leur valeur, est d’environ 1 500 Milliards d’euros.
Sa composition est revue tous les trimestres par un comité d’experts indépendants. Sa particularité est d’être sensible aux modes : avant le krach de 2002, il contenait beaucoup de valeurs high tech puis des valeurs financières avant la baisse de l’été 2007.
Voici les autres indices à connaître pour les principales bourses :
- Les bourses américaines ont 3 indices célèbres : le Dow Jones et le S&P500. Le calcul du Dow Jones est basé sur la somme de ces valeurs et ne représente donc pas au plus juste l’économie. Un nouvel indice a donc été créé, plus représentatif celui-là, le S&P500, composé des 500 valeurs les plus importantes. Le 3ème indice célèbre est le NASDAQ, composé des valeurs technologiques.
- La Bourse japonaise a le Nikkei225.
- A Londres, c’est le FTSE100 (Financial Times Stock Exchange) qui est réputé.
- Enfin, en Allemagne, on peut compter sur le DAX30.
Ce qu’il faut retenir
La bourse est complexe à comprendre mais se renseigner sur son histoire, son fonctionnement et ses enjeux enlève une part de mystère. La lecture des indices, ces codes, les fusions entre différentes Bourses mondiales m’ont déjà permis d’éclaircir certains points.
La Bourse devient plus accessible et plus compréhensible mais il y a encore beaucoup de chemin à parcourir.
D’autres questions sur la Bourse, son histoire ou son fonctionnement ? N’hésitez pas à poser vos questions dans la partie « commentaires » ci-dessous.
Je n’ai jamais pris réellement le temps de lire sur l’histoire de la Bourse. Cet article a donc été particulièrement intéressant pour moi. C’est vrai qu’on se pose souvent la question de l’utilité de la Bourse. Quelle valeur cela apporte à la société ? Est-ce juste un moyen de faire fructifier son capital ? Tu as raison de dire que sans la Bourse, de nombreuses sociétés ne pourraient tout simplement plus se développer. Le monde tel qu’on le connaît serait sûrement complètement différent. Personnellement, je vois la Bourse aussi comme un moyen de « voter » avec son argent. Acheter une action c’est un peu comme dire : « J’aime cette entreprise et je veux qu’elle se développe ». Malheureusement, cet aspect passe souvent à la trappe . Le rendement reste la priorité pour de nombreux investisseurs…
Effectivement, je n’avais jamais pensé à cette option de se dire que « oui on aime cette entreprise alors on participe. » Je vais utiliser cette démarche dans mes futurs choix 😊